Rouler cool, c’est Royal.

Rouler cool, c’est Royal.

C’est fou, comme la 500 Bullet peut en quelques km redessiner les pourtours de l’utilisation d’une motocyclette.
 

Il y a un temps certain, où jeunot, j’essorais la poignée des gaz, faisant rugir le multi-cylindre au delà de ce que le compte tour pouvait donner et où ma revue préférée dans son N° spécial été surprenait tout le monde en battant le TGV entre Paris et Lyon à une vitesse moyenne (174 km/h) totalement inconcevable aujourd’hui.

Si, sur un point mécanique tout est encore possible, ce serait politiquement incorrect de refaire l’histoire. De plus, l’environnement actuel, trafic trop chargé, radars en nombre et climat répressif nous finirions certainement derrière les barreaux.

Mais voilà, j’ai troqué ma moto trop rapide, devenue ennuyeuse sur le réseau actuel, par une original Royal Enfield Bullet. Certains vont dire que je suis fou, c’est qu’ils n’ont pas essayé.

L’objet est beau, ses lignes d’un autre temps nous ramènent quelques décennies en arrière, aux sources de la motocyclette.

Mieux, tout y est en fer, c’est du lourd, la matière plastique n’y a pas sa place et les peintures sont tout bonnement superbes. Rien qu’à l’arrêt, aussi petite soit elle, elle en impose.

Un coup de kick, et oui la Bullet conserve encore cet organe, et le mono 500 cm3 longue course vous distille ses good vibrations. Bienvenue dans un autre monde.

Assis droit, tout tombe sous la main et les pieds, les vitesses s’accrochent au son du moteur. Ici, pas de compte-tours, c’est à l’oreille que tout se passe. Je me retrouve 40 ans en arrière, le nez au vent avec des ressentis que j’avais totalement oubliés. J’ai « Beat It » de Michael Jackson qui m’effleure, « Still Loving You » de Scorpion qui résonne, la tente canadienne sur le porte bagage et ma première dulcinée dans mon dos. La liberté des années 80…

C’est vous dire, la Royal Enfield c’est carrément plus qu’une moto. C’est énorme, c’est vivant et ça déboule à 80 km/heure.

Certes, elle n’est pas taillée pour l’autoroute ou la nationale. Certes son confort n’est pas optimum, mais avec sa consommation de moineau et l’empathie qu’elle dégage là où elle s’arrête, elle est carrément jubilatoire.

J’ai déjà aligné des milliers de km sur les routes et chemins de Gascogne et je ne m’en lasse pas.

Toujours ce plaisir vrai de rider, de m’intégrer dans le paysage et de croiser sur mon chemin, têtes souriantes et complices, visage d’enfant envieux et papis qui s’interrogent sur la provenance de cette étrange monture.

La Bullet, sympathiquement magique.